lundi 29 août 2011

Le sens de l'Histoire

Dernier des huit sens du Béarn...

Le sens de l’histoire
Christian Garrabos
Des mythes, le Béarn et les béarnais en ont à foison. Déjà nos grandes figures historiques : Gaston Fébus, né sous le signe du soleil, à la devise si parlante : « Touches-y si tu oses !» ; notre Vert Galant au fier Panache blanc ou avec la poule au pot, Bernadotte qui a conquis les neiges et nous donner des cousins en Suède ou Jeanne d’Albret l’insoumise ! Combien de petits béarnais ne les ont-ils pas sortis des livres d’histoire pour les faire vivre dans leurs jeux ?
Car c’est bien dans l’imaginaire des enfants, dans les souvenirs qu’ils se créent, dans ces héros qu’ils se donnent que se fonde l’âme de leur Terre. Jean Lassalle pouvait dire à Lourdios, en juin dernier, lors de la fête de la transhumance, que chaque transhumance fait ressurgir en nous ces souvenirs d’enfance que nous avons vécus.
Et nous en avons des souvenirs, tous captés dans ces fêtes partagées avec les « grands » en ébarbant le maïs, en regardant les boyaux fraîchement lavés être enfilés sur la canule avant de s’épanouir, comme miraculeusement, en saucisse, boudin ou autre andouille, gavés de la chair du cochon occis lors du pèle porc !
Toutes ces petites histoires racontées en ronde autour du feu : du Jeantet le rebouteux, de cette ascension du Pic du Midi un jour d’avril, ou bien de cette cueillette de cèpes qui se pesait en dizaines de kilos… toutes ces histoires se finissant, à un moment où à un autre, en chantant lou Cèu de Pau, évoquant les larmes de ce pauvre béarnais se mourant à Paris. Tout cela s’immisçant dans notre âme pour la construire de merveilleux souvenirs.
Alors, par delà le temps et l’espace, le sens de l’histoire, en Béarn, n’est-il pas aussi une synthèse de ces sept autres sens que nous vous avons racontés tout au long de cet été ? N’est-ce pas un condensé de notre émerveillement face à un panorama, de ce parfum de foin qui nous remonte aux narines, de ce silence bruissant de vie, de ce goût du confit qui enchante nos papilles, de cette caresse de l’air qui nous enveloppe ? N’est-ce pas aussi la plénitude des équilibres de nos plaines et de nos montagnes, ajoutée à la joie du chant et de la fête… Cet ensemble magnifié, et parfois un peu érodé, à l’aune du temps qui passe.
Fort de tout cela comment ne pas communier avec nos ancêtres ? Comment ne pas vouloir perpétuer et transmettre à nos enfants l’amour de nos histoires, de nos traditions, de notre Terre et de notre Béarn, et donner du sens à notre propre histoire !

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