mercredi 17 août 2011

Le sens de l'équilibre


Outre les 5 sens communément admis, nous avons trouvé que le Béarn et les béanais en possédaient au moins trois autres : le sens d' équilibre, le sens des autres et le sens de l'Histoire.
Voici le sens de l'équilibre. Les deux suivant paraîtront dans la République et l'Eclair respectivement les 22 et 27 août.


Alternance et équilibre
Christian Garrabos

« Béarn, Terre d’équilibre » !
Nous préférons, et de loin, cette expression, au cliché qui dirait : « Béarn, Terre de contrastes ».
S’il est vrai que le Béarn flotte entre les sommets et la plaine, entre la ville et la campagne, les villages et les longues vallées, entre la rudesse d’un défilé et la douceur d’un vallon, la richesse organique d’un pâturage et le désert minéral d’un pierrier, et qu’un pâtre béarnais compose entre la solitude et son goût pour sa famille et ses amis… Ces contrastes apparents ne viennent pas en concurrence, mais en complémentarité.
Pourquoi la plaine de Nay s’étend elle sans la moindre bosse, si ce n’est pour nous montrer en toute évidence la faille de Ferrière et mieux mettre en valeur le Gabizos, si pointu ! Le Nord Béarn fait de même, non pas pour s’éloigner d’une montagne honnie, mais pour nous donner une vue d’un seul coup d’œil sur près de 200 km de Pyrénées. Les horizons se conjuguent et se démultiplient nous donnant à nous émerveiller sur toutes les nuances de vert et permettant à l’œil de grimper par petits paliers, sans égratignure, vers notre ciel d’azur.
Les Pyrénées pourraient se dresser en barrière infranchissable, lieu hostile. En fait, nos vallées s’équilibrent avec les plus hauts sommets qui les côtoient, et chacune débouche vers un ailleurs, espagnol ou bigourdan.
Ces vallées ne sont pas seulement des lieux de passage, mais surtout des lieux de vie et de travail, dynamiques et enracinés. Hommes et animaux y vivent en symbiose. La transhumance les fait monter vers les sommets, mais les frimas venus, c’est vers la plaine qu’ils se tournent.
Plus que jamais, le Béarn vit avec cette alternance dans les mouvements liée à l’éternel cycle des jours et des saisons, du froid et du chaud, du doux et du plus rude. S’il arrive qu’il fasse trop chaud le jour, il y a toujours une fontaine pour y trouver de la fraîcheur, ou l’ombre propice d’une vieille bâtisse où se reposer. Si le soleil s’acharne à briller, immanquablement, un orage salutaire apporte l’eau nécessaire. Alors, la nature explose de vert, couleur douce et équilibrée, d’autant plus quand elle s’associe au bleu du ciel.
Ainsi, les Béarnais forgés à l’image du Béarn, savent jouer avec le tempérament de leur Terre, avec la difficulté des pentes et du dur labeur, mais ils l’associent, inévitablement, à la douceur de l’âtre, à l’amitié et à la fête.
Alors, n’est-ce pas que le Béarn a le sens de l'équilibre ?

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