mardi 7 février 2012
Exemple de textes sur le carnaval
Nous vous proposons des extraits de deux textes sur le carnaval. Ils sont formés de fragments (fragment : écrit court centré sur un seul fait, une seule idée...). Vous verrez que dans ce cas l'addition de ceux-ci permet de mettre en valeur les aspects les plus significatifs d'une situation, en l’occurrence le carnaval.
Vous y verrez les couleurs, les bruits, les sentiments des personnages, les mouvements, etc.
Ces textes ont été repris à partir du site :
http://interculturel.correspondants.org/news/ecrits-sur-le-theme-du-carnaval
Andres
J’ai vu ses yeux méchants derrière le masque. Ils étaient beaux, d´un vert unique. Ce vert m’apaisait. J´oubliais tout ce qui était autour et me trouvais perdu dans ce vert qui n´était pas un vert, qui n´existait nulle part ailleurs, qui paraissait avoir été inventé juste pour son visage, pour elle, pour moi. Elle était toute déguisée, tout en vert, dans des milliards de verts ; vert pelouse, vert feuille d´arbre, vert émeraude, vert grenouille, vert smart, vert dentifrice… des milliards de verts ; des verts qui étaient des verts, qui n´étaient pas du tout comparables avec le vert de ses yeux. Elle était belle : tout pour moi, apparemment !
Le carnaval vient toujours avec des couleurs, avec de la musique, avec des excès et de la folie. Maintenant, je me suis habitué. Je parcours les rues, entends la musique, traverse les foules déguisées, habillées en vert, en bleu, en orange, en rouge, en blanc, en noir, avec des masques ou sans, chantantes, ivres, heureuses, apparemment. Je les regarde et ne vois que ses yeux. Chaque année la même chose. Il n´y a plus de secrets pour moi, plus rien qui puisse me faire sortir de la réalité.
[… ]
Alors, pas de surprises ! J´ai couru par les rues, à travers les foules du carnaval, vertes, blanches, noires, oranges, rouges, bleues… Je criais, je pleurais, j´étais entouré par des fous, des monstres, du bruit. J´ai oublié tout cela et j´ai marché tranquillement jusqu´à mon appartement. Il y avait des milliers de personnes et il me semblait qu´ils m´attendaient, moi. Tant de masques ! Je reconnaissais tes yeux derrière chaque masque. Ils me manquaient déjà ses méchants et beaux yeux d’un tel vert. Je n´ai pas beaucoup dormi ces jours-là. Le carnaval dure toujours plus d´une semaine. Il reste toujours des secrets après et il prend beaucoup de choses avec lui : émotions, pensées, peurs, rêves. Ce n´est pas facile de se remettre à la vie après son passage. Parfois, on s’en remet après quelques jours, parfois après quelques semaines, quelques mois ou années… parfois, jamais.
…
Claudia (Colombie)
Je vis ses yeux méchants derrière le masque. Au milieu de la foule, la musique et la danse, son regard portait la haine cachée sous le déguisement mystérieux.
Une extraordinaire robe, toute noire, avec des fils d’or qui traçaient des figures bizarres, aussi belles qu’effrayantes, était devant moi.
À travers un visage immobile, ses yeux d’un bleu profond me faisaient peur. J’étais figée par son regard. Cet homme sous le masque portait un secret qui le faisait devenir fou de colère quand il me voyait.
Son déguisement et le rassemblement des gens aux visages inconnus nous transportaient dans un monde fait seulement pour les deux. Nous sommes restés, l’un face à l’autre, rigides, comme de lourdes sculptures de musée dans un silence sublime, mais entourés des bruits de la fête de la ville.
Cependant, ce moment-là a été brisé par le mouvement de ses mains. Il a pris son masque très fort, comme pour l’enlever, pour s’en séparer, comme s’il était gêné par une douleur affreuse dans tout son corps.
Mais qui était-il ? Quelle vérité tourmentait son esprit ? Pourquoi était-il vraiment envahi d’une telle rage contre moi?
Un brassage de sentiments a parcouru mon corps. Des souvenirs, la douleur, l’impuissance, mais aussi l’amour et l’espoir.
Tout à coup, l’homme d’un air ténébreux a pris le masque entre ses mains. Mon cœur battait plus vite et mon corps tremblait sans arrêt. Il a retiré son masque. J’étais prête à m’évanouir.
[… ]
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